Les Dieux du Rugby aiment survoler l’Aude et ont pour habitude, chaque 15 août, de faire un stop à Quillan car, peu le savent, mais outre le ballon ovale dont ils mènent la destinée, ce sont aussi de fins admirateurs de la Petite Reine…
Et ils ne sont pas déçus, car ce jour-là, et depuis de très nombreuses années, les rues animées et colorées de la petite cité cathare sont le théâtre pittoresque d’une course chèrement disputée par de prestigieux champions cyclistes venus des 4 coins du monde. Inutile de vous dire que Thierry Vaysse, enfant du pays, ainsi qu’un grand nombre de ses compatriotes Quillanais, ne ratent pas une miette de cette fête qui, pour certains, se termine par un apéro… les pieds dans l’Aude ! Si le vélo est aujourd’hui le sport qui fait sans doute le plus « parler » de Quillan à l’extérieur de la Haute-Vallée de l’Aude, n’oublions pas son passé rugbystique glorieux… Il fut un temps, bientôt un siècle déjà, où les Rouge, Noir et Bleu étaient sur le « toit du monde » du rugby français, emmenés par un sacré chapelier trop en avance sur son temps, quoiqu’on en dise et quoiqu’on en pense. Beaucoup d’eau a coulé depuis sous le Pont-Vieux… Le chapelier a laissé son nom au stade, et avec l’avènement du rugby et de l’économie modernes, c’est aujourd’hui associée à sa voisine de Limoux que Quillan tente, vaille que vaille, de se débattre sur les prés d’Ovalie… Merci Titou de nous avoir confié, un peu, de cette histoire !
Salut Thierry… Merci de nous accueillir en plein cœur de Quillan, au « Glacier », que tu diriges avec Brigitte… Alors dis-moi, le début de l’histoire entre le rugby et toi, c’est quoi ?, c’est qui ?
C’est mon père, Julien Vaysse… Il jouait à Quillan, et il a été Champion de France de 3e division, en 1955. Et c’est aussi mon oncle et parrain, Marc Vaysse, qui était également dans cette équipe.
Ce jour-là, les « chapeliers » de Quillan avaient battu Saint-Claude, et lors de la réception d’après-match il y avait eu échange de cadeaux : les Saint-Claudiens sont repartis chacun avec un chapeau feutre, emblème quillanais en souvenir de l’ancienne chapellerie locale, et les Quillanais sont repartis chacun avec une pipe jurassienne… Tiens, regarde, j’ai toujours ici, au « Glacier », celle qu’avait ramenée mon père, elle est gravée au nom de la finale de 55.
Ils jouaient quelle place à l’époque, les frères Vaysse ?
Mon oncle au talonnage, et mon père à l’ouverture… un poste que j’occuperai plus tard, mais je jouerai aussi de temps en temps à la mêlée ou au centre.
Tu es né à Quillan ?
Oui.
Donc si je comprends bien, quand tu arrives sur la planète, tu atterris dans une famille de rugbymen. Julien et Marc te transmettent le virus ovale…
C’est ça.
Et avant eux, leur père jouait ?
Non… j’ai pas connu mes grands-parents, ils sont partis jeunes.
En 1955 l’US Quillan est donc Championne de France de 3e division… Mais il y avait déjà eu un passé glorieux avant, non ?
Oui, avec le titre de 1929… Cette année-là, Quillan a été Champion de France de 1re division. Et pour compléter le palmarès, on a aussi été Champions de France de 2e division, en 1964.
Eh ben, y’a pas beaucoup de villages français de 3.000 habitants qui peuvent s’enorgueillir d’avoir un tel tableau de chasse… Champions de France de 1re, 2e, 3e division… Chapeau bas Quillanais ! Bon, en 1964, tu avais 1 an, donc tu n’y étais pas dans cette équipe…
Non, par contre, pas mal d’éducateurs que j’ai croisés à l’école de rugby quillanaise y étaient, eux.
Revenons un peu sur ce titre suprême de 1929… Contre qui a-t-il été gagné ?
Contre Lézignan… Quillan gagne le match 11 à 9 après un choc de titans. A cette époque, l’US Quillan fait d’affilée 3 finales du Championnat de France de 1re division : celle de 1928 est perdue contre Pau, celle de 1929 est donc gagnée contre Lézignan, et celle de 1930 est perdue face à Agen. Dans la fin des années 20, Quillan est sur le toit du rugby français et l’équipe est réputée pour son jeu rugueux… Lors de la finale de 29, une fois le match terminé, la bagarre a continué longtemps entre Quillanais et Lézignanais…
- En haut, au milieu du rang, le Président mécène Jean Bourrel, précurseur du rugby professionnel, pose avec l’équipe Championne de France en 1929.
Et après ?
Après… on a été éjectés du Championnat par la Fédération Française de Rugby… Parce qu’on a été le premier club de rugby professionnel au monde !
Allons bon… Tu m’expliques ?
Le président du club, c’était Monsieur Jean Bourrel, le patron de la chapellerie, qui à l’époque était la plus grosse industrie et le plus gros employeur de la région. Il avait fait venir des internationaux, plus deux ou trois pointures de la région, de Perpignan, de Lézignan et autres… Les gars étaient payés pour jouer au rugby et non pas pour bosser à l’usine, et ils ont été champions de France.
Mais mêler l’argent au rugby, à l’époque ça passait pas, c’était interdit, alors la Fédé nous a exclus du championnat, et quelques années après, on est reparti du bas de l’échelle, en 4e série.
Tu as commencé à jouer à quel âge ?
Dès que j’ai pu… je voulais y aller avant, mais c’était trop tôt, alors j’ai dû attendre l’âge « légal » !
Tu te souviens de tes tous premiers éducateurs ?
De quelques-uns oui… comme par exemple de Monsieur Calvet et de Monsieur Font, à Espéraza, avec qui on était en entente pour les petits… de Monsieur Camboulives aussi, qui était mon prof de gym.
Tes potes de rugby à l’époque, ceux avec qui tu as fait tes débuts à l’U.S. Quillan, c’était qui ?
Il y en a beaucoup bien sûr, je ne peux pas tous les citer. Il y en avait un, en particulier, qui a percé et qui est sorti du lot… Eric Nicol, qui sera plus tard le n°10 de l’AS Montferrand pendant de nombreuses années.
- En 76, Thierry (accroupi, 2e à gauche)
va tâter du ballon rond en hommage
aux Verts de Saint-Etienne !
Et tu as toujours été fidèle au rugby ?
Non ! En 76, à la grande époque des « Verts » de l’AS Saint-Etienne, pris par l’engouement suscité partout en France par les Stéphanois, je pars jouer au foot, et je serai même champion de l’Aude en Minimes avec le FC Quillan ! Je pars ensuite au collège à Toulouse, je signe à l’AS Toulouse Mirail, en Cadets et en Juniors, et je joue à un niveau Nationale. Quelques années plus tard, je pars à l’école à Limoux, et c’est à ce moment que je reviens au rugby, en signant à Chalabre, un village qui se trouve à 25 kilomètres de Quillan, et où j’ai beaucoup de copains qui jouent. Nous sommes alors entraînés par Roger Garros.
Et ensuite ?
Je vais jouer à Espéraza, tout près de Quillan. On est en Honneur, on sera vice-champions du Languedoc, demi-finalistes du Championnat de France, et on montera en 3e division. Mes entraîneurs de l’époque sont Emile Rincon et Bernard Poujade.
Vice-champions du Languedoc… ça veut donc dire que vous avez joué la finale. C’était contre qui ?
C’était contre Murviel-lès-Béziers. Il y a dans leur équipe de vieilles gloires Biterroises, plusieurs fois Champions de France, comme Olivier Saïsset, Elie Vaquerin et Henri Cabrol, l’ancien n°10 emblématique de la grande équipe de l’ASB des années 70… Je l’avais vu souvent à la télé, et ce jour-là je l’ai vu de très très près… je l’avais en face de moi ! Il a joué dans un fauteuil tout l’après-midi, mais malgré tout, on perd ce match de pas grand-chose… 6 à 3.
Pendant que tu joues à Espéraza, tu fais quoi dans la vie ?
Je travaille chez Formica, qui au fil du temps est devenu à l’époque à son tour le plus gros employeur de la région, comptant plus de 1000 personnes dans les années 70. Il y a alors déjà un bon moment qu’à Quillan cette industrie a succédé à la chapellerie, qui a fermé ses portes au début des années 50.
Il se passe quoi alors ?
Je suis muté par Formica en Région Parisienne, où je reste un peu plus de 3 ans, avant de revenir travailler ici, à Quillan, sur le site de fabrication.
Formica t’envoie où en Région Parisienne ?
A Lognes, en Seine-et-Marne, où je suis basé au centre d’expédition européen.
Et quand tu arrives là-haut, tu cherches un club de rugby ?
Oui, et je vais d’abord voir Pontault-Combault, qui se trouve être club le plus proche de chez moi. Mais suivant le conseil avisé d’un dirigeant de Pontault, qui me dit que son club connaît des soucis d’organisation et que je ferais mieux d’aller plutôt chez les voisins de Lagny, soi-disant mieux organisés, je signe à l’AS Lagny, qui vient juste de monter en 2e Série. Je me souviens très bien de mon premier entraînement, et pour cause : il y avait tellement de neige que le terrain de rugby était impraticable… On s’est retrouvé dans un gymnase, pour un entraînement de hand !
Ça a été facile pour toi de signer à l’AS Lagny ?
Quand je l’ai rencontré, j’ai bien sûr expliqué au Président d’alors, Alain Le Moteux, que j’étais natif de Quillan, que j’y avais fait mon école de rugby, que j’avais joué à Espéraza en 3e division… bref, le truc normal quoi : qui j’étais, d’où je venais, ce que j’avais fait…
Et il te dit quoi ?
« Houla… on n’a pas les moyens ! ».
Alors je l’ai très vite rassuré : « J’ai un travail, je viens jouer, je me mets dans un coin, vous m’entraînez, et après vous me faites jouer si vous avez envie de me faire jouer, je n’ai besoin de rien de plus… ».
- C’est à l’A.S. Lagny (ici en tournée en Belgique !) que « Titou-le-Quillanais » (accroupi, 4e à droite) a posé ses valises rugbystiques lors de son passage en Région Parisienne.
Ça se passera comment pour toi à l’AS Lagny ?
Ah… je suis arrivé dans un super club, entraîné par Christian Billerach, et on vivra une belle épopée sportive durant laquelle on accédera en Honneur, avec des gars avec qui j’ai gardé encore aujourd’hui, pour certains, de sacrés liens d’amitié… Lionel Vandenbossche, un des cadres de notre équipe qui me fait aujourd’hui cette passe « Puissance 15 » est en haut de la liste. Et je serai même capitaine de cette équipe pendant une saison et demie, avant d’être muté à nouveau à Quillan par Formica, fin 89. Le Quillanais que je suis s’est très bien intégré chez les Parisiens, et ce passage chez eux est pour moi un sacré souvenir. D’ailleurs, tiens, regarde ce qu’ils m’ont écrit par la main de Christian Billerach, quand je les ai quittés… ça m’a beaucoup touché, et je garde précieusement ce témoignage d’amitié dans mes archives rugbystiques.
Donc tu reviens au « Pays », dans ta Haute-Vallée de l’Aude, et tu continues à jouer…
Eh oui, me voilà de retour dans mon berceau rugbystique, à l’Union Sportive Quillan, alors en 2e division. On est entraîné par Damien Got, ancien joueur de l’USAP, et Daniel Camiade, qui se charge des lignes arrières. Je ferai six ou sept saisons et je vivrai quelques qualifs en Championnat de France. Et puis, à 34 ans, je raccroche les crampons.
Tu as été joueur… As-tu été entraîneur aussi ?
Oui, j’ai fait la pige pendant pratiquement une saison avec les Juniors de Quillan, pour filer un coup de main à leur entraîneur qui avait des problèmes d’emploi du temps !
Aujourd’hui, en 2019, tu es toujours impliqué dans le rugby Quillanais ?
Oui, bien sûr, je donne un coup de main au club, à la buvette ou derrière le micro… lors des matchs à domicile, c’est moi qui fais les annonces au stade Jean Bourrel, depuis plus de 15 ans.
Tu annonces quoi ?
Les équipes… Quand j’annonce autre chose, c’est qu’il y a eu un mort… et on fait une minute de silence !
Et l’U.S. Quillan, elle en est où actuellement ?
Il y a quelques années, comme beaucoup de clubs en France l’ont fait pour créer des synergies sur un même territoire, nous nous sommes rapprochés de Limoux pour faire une entente, et « l’U.S. Quillan » est devenue « l’U.S. Quillan-Limoux Haute Vallée de l’Aude ». On est en Fédérale 3, et c’est pas facile… Voilà 5 ans qu’on lutte pour ne pas descendre, et cette année encore, la décision s’est faite dans les tous derniers matchs… c’est une victoire 6-3 à Vendres, l’avant dernier-match de la saison, qui nous a sauvés.
Là on est en train de discuter autour d’un café au « Glacier », Place de la République à Quillan, il y a combien de temps que tu le tiens ce bar ?
Ça va faire 25 ans qu’avec Bibi on a repris cette affaire… c’était en 1994. C’est un café que je connais bien et que je fréquente depuis que je suis jeune, comme beaucoup de Quillanais.
C’est qui Bibi ?
C’est Brigitte, ma femme. On s’est connu à Lognes lors de ma tranche de vie en Région Parisienne, et je l’ai décidée à me suivre à Quillan.
Elle s’y est bien fait, à Quillan, Bibi la Parisienne ?
Ah oui, je crois bien… Et puis, les enfants, ça a été quand même plus simple et plus sain de les élever dans l’Aude qu’en Région Parisienne… Ici, ils allaient à l’école à pied et ils ont pu grandir avec une certaine qualité de vie, meilleure, je pense, que si on était resté là-haut.
Et cette nuée d’écharpes collées au plafond du « Glacier », à l’effigie de clubs de rugby et de foot du monde entier, tu en fais la collection ?
Oui, on peut dire ça… Ce sont des trophées laissés par des touristes en souvenir de leur passage ici, des fans de sport qui nous confient les couleurs de leur club préféré. Quand parfois ils repassent quelques années après, ils sont heureux de voir que leur écharpe est toujours là, et nous, on est heureux aussi de les revoir. Ça a commencé avec quelques-unes, et puis on s’est pris au jeu, alors c’est sûr, aujourd’hui, avec le temps, ça fait une sacrée collection.
En surplomb de la Place de la République, le Vieux-Pont de Quillan enjambe un cours d’eau, dans lequel il se passe de drôles de choses tous les 15 août… Tu nous racontes ?
Ce cours d’eau, c’est l’Aude… le fleuve prend sa source au lac d’Aude dans les Pyrénées, se jette dans la Méditerranée à Fleury d’Aude, et notre commune est sur sa route. Chaque année, le 15 août, est organisé à Quillan le traditionnel « Critérium cycliste international de Quillan », une journée placée sous le signe du sport de haut niveau et de la fête, car c’est un moment de très grande convivialité. La première édition remonte à 1938, et au fil du temps, c’est devenu une véritable institution qui anime notre paisible cité. C’est pour nous et les nombreux touristes présents l’occasion de voir et de côtoyer des stars du vélo, quand on arrive à les faire venir jusqu’ici. Le dernier vainqueur du Tour de France à avoir participé au Critérium (et qui a l’a gagné), c’est Carlos Sastre, en 2008. Richard Virenque l’a remporté deux fois, il y a une vingtaine d’années, et plus récemment, des coureurs comme Thomas Voeckler, Sylvain Chavanel, Nacer Bouhanni, Anthony Roux, ont inscrit leur nom au palmarès.
Oui mais, alors, il se passe quoi ce jour-là dans l’Aude ?
On prend les tables et les chaises de la terrasse, on les installe au milieu du fleuve, et on y boit l’apéro. On a créé cette habitude il y a déjà quelques années… et depuis ça continue, les nouvelles générations ont pris le relais.
Drôle de coutume… Bon, et quand tes potes de Lagny ou d’ailleurs viennent te rendre visite ici, à Quillan, vous faites quoi ensemble ?
En général ils viennent au mois d’août, au moment des fêtes… Une période où il y a beaucoup de monde ici. Alors nous, avec Bibi, on n’a pas trop le temps de bouger dans la journée, mais eux ils vont se balader, il y a plein de choses à faire dans le coin… Se promener dans le Massif de la Bitrague, visiter les gorges de Galamus, qui marquent le passage entre l’Aude et les Pyrénées-Orientales et où on peut faire du canyoning, faire le tour des châteaux Cathares en empruntant le sentier Cathare, un chemin de randonnée qui relie Port-la-Nouvelle dans l’Aude à Foix en Ariège… Quillan est en plein cœur du Pays Cathare, entre les Cathares Audois et les Cathares Catalans… le Château de Montségur n’est qu’à 40 kilomètres d’ici.
Revenons un peu au ballon ovale… Dans la famille Vaysse, la nouvelle génération, elle s’y est mise au rugby ?
On n’a eu que des filles… Christelle, Emilie, Candice, Marina, et si je n’ai pas eu l’occasion de les initier au rugby quand elles étaient gamines, je les emmenais souvent avec moi au stade le dimanche voir jouer l’US Quillan. Et il m’a fallu attendre la génération suivante pour que Maxime, mon petit-fils, prenne la relève ballon en main. Max joue à Limoux, à XIII… Il suit le traces de son papa, Patrice Gonzales, un ancien joueur du XIII Limouxin.
Thierry, c’est Lionel Vandenbossche qui depuis Lagny, en Seine-et-Marne, t’a fait une longue passe Puissance 15 jusqu’ici, dans l’Aude… Vers qui vas-tu taper à suivre maintenant ?
D’abord je remercie Lionel pour cette magnifique passe et je lui dis que lui et les Latignaciens sont toujours les bienvenus ici, on les attend ! Et me voilà donc maintenant avec ce ballon Puissance 15 dans les mains… A qui vais-je l’adresser ?… Il y a tellement de personnes à qui je voudrais faire cette passe symbolique… Comme Bernard Poujade par exemple, ancien grand joueur de l’US Carcassonne et avec qui j’ai joué à Espéraza. C’est quelqu’un qui m’a beaucoup marqué… Un entraîneur-joueur hors-norme qui savait « faire monter les gars aux arbres », comme on dit dans le jargon. Un type qui passait devant… Il nous montrait le chemin et nous on n’avait plus qu’à suivre !
Sait-on jamais, si un jour il tombe sur cet article, peut-être voudra-t-il bien t’appeler pour te raconter son histoire de rugby !
Oui Titou, sait-on jamais !
( ndlr : Bernard Poujade, si ces quelques lignes arrivent jusqu’à toi, merci de contacter Frédéric Poulet au 06 18 53 91 57 )