AMERICAN FOOTBALL
Par Walter Camp
PRÉFACE.
Le progrès du football dans ce pays, et une croissance correspondante de la recherche quant aux méthodes adoptées par des équipes expérimentées, ont incité à la publication de ce livre. Si ne serait-ce qu’une des suggestions contenues dans le présent document peut contribuer à populariser un peu plus ce jeu, l’objectif de l’auteur sera atteint.
RUGBY AMÉRICAIN ET ANGLAIS
Le football de rugby - car notre jeu Inter-universitaire Américain est un dérivé des règles de la Rugby Union - date son actuelle popularité de la formation en Angleterre, en 1871, d’une union d’une vingtaine de clubs. Près de dix ans auparavant, il y avait eu une tentative d’unifier les diverses factions divergentes du football selon un ensemble commun de lois ; mais cela s’avéra un échec, et les styles de jeu se firent de plus en plus éloignés. On peut parler du jeu d’Association mais peu en ce qui concerne sa suite américaine. Il est assez largement joué dans ce pays, mais plus par ceux qui l’ont joué en Grande-Bretagne que par les Américains d’origine. Sa popularité s’étend, et il est fort probable qu’il deviendra un jour aussi bien compris dans ce pays que le dérivé de Rugby d’aujourd’hui. Sa caractéristique essentielle est qu’il se joue avec les pieds, à la différence du Rugby, dans lequel la balle peut être prise en main.
Pour revenir à la Rugby Union. Des années avant la formation de cette association le jeu était joué avec un nombre de joueurs presque illimité pour chaque camp. L’un des matches scolaires préférés était « Sixth form against all the rest of the school. » Vingt par équipe, cependant, devint le nombre adopté par la règle ; mais ce fut, plus tard, remplacé par quinze, la formule à vingt ne donnait que des bousculades. La réduction du nombre favorisa les courses et donc un attrait supplémentaire. Ce changement à quinze fut institué en 1877, à la demande de l’Écosse. A la fois, il s’ensuivit un style de jeu plus ouvert, et bientôt la passe courte devint commune. En 1882, l’équipe d’Oxford institua la longue passe tendue vers le côté ouvert, et grâce à cela resta invaincu pendant trois saisons.
Après la réduction à quinze hommes, le nombre de trois-quarts, qui correspondent à nos half-backs américains, passa de un à deux, plus deux arrières. Un peu plus tard, les capitaines britanniques mirent un autre arrière dans la ligne des trois-quarts, jouant avec un seul arrière.
Les Anglais jouent aussi avec deux hommes qu’ils appellent des demis, mais dont les fonctions sont semblables à celles de notre quarter-back, car ils saisissent la balle quand elle sort de la mêlée et la passent à un trois-quarts pour une course.
Neuf hommes est le nombre habituel pour une ligne d’avants anglaise, bien qu’un capitaine recule parfois son neuvième avant comme quatrième trois-quart. Il y a beaucoup de discussions pour savoir quand cela doit être fait. Le capitaine choisit ses hommes comme nous le faisons en Amérique, et il est généralement lui-même un joueur les lignes arrières, trois-quart centre généralement. Le jeu d’ouverture lors d’un match de Rugby anglais est, en règle générale, une chandelle bien suivie. Si l’on garde à l’esprit que les demis sont, comme notre quarter, ceux qui saisissent la balle quand elle sort d’une mêlée et la passent aux trois-quarts, on peut se faire une idée du principe de la méthode anglaise. On doit comprendre, cependant, que le demi anglais est obligé de regarder attentivement la sortie du ballon, parce qu’il peut sortir par chance et par hasard, et pas directement comme dans notre jeu, où le « quarter » s’attend généralement à recevoir la balle sans problème du snap-back.
Les avants dans une séquence de match anglais, quand une mêlée se produit, conduisent la balle dans la direction de la ligne de but de leurs adversaires en la frappant et la poussant au sol, et ils en deviennent extrêmement experts dans l’utilisation de leurs pieds. Il y a deux arbitres assistants, dont le devoir est de faire des réclamations (ce qu’ils font en levant leurs drapeaux), et un arbitre, qui autorise ou rejette ces réclamations. La pénalité pour les fautes, qui était au début seulement une remise en jeu, est maintenant dans de nombreux cas un coup franc.
Le jeu américain, rappelons-le, vient de la Rugby Union de 1875, et non de la Rugby Union d’aujourd’hui, bien que les changements dans le jeu anglais ne soit sans aucune commune mesure avec ceux faits de ce côté-ci de l’océan. N’étant lié par aucune tradition, et n’ayant vu aucun match, l’Américain a pris les règles anglaises pour un point de départ, et a presque immédiatement ajouté et soustrait, selon ce qui lui semblait ses besoins urgents. Et ils étaient nombreux. Quelques privilégiés, dont les relations avec les joueurs canadiens leur avaient donné certaines des idées anglaises, étaient capables d’expliquer les points épineux à un petit degré, mais pas assez pour vraiment aider la masse de joueurs non initiés à comprendre. Les mauvaises interprétations étaient si nombreuses qu’elles rendaient les décisions satisfaisantes presque hors de question et une législation explicative était impérative. À l’automne de 1876, le premier match sous les règles du rugby entre des universités américaines fut joué à New Haven, et avant qu’un autre soit organisé, une convention avait essayé de corriger les points faibles, tels qu’ils apparaissaient dans les esprits des législateurs, dans les Règles de la Rugby Union.
La particularité du jeu américain à la différence de l’anglais est la sortie de balle de la mêlée, instituée dès la première année où ce sport fut adopté.
C’est là l’épine dorsale à laquelle tout le corps du football américain est attaché. Les demis anglais se tiennent en dehors de la mêlée, et quand la balle sort, il est de leur devoir de la saisir et de la passer à un trois-quart qui court avec elle. Le quarter-back américain se tient derrière la mêlée et donne un signal, immédiatement après lequel il sait que la balle viendra directement dans ses mains pour être passée pour une course ou un coup de pied. Par conséquent, ce qui est dans le jeu anglais une question en grande partie de chance est clair et net dans le jeu américain ; et le facteur chance étant éliminé, il est alors possible de voir s’épanouir beaucoup plus de talent dans le développement de phase de jeux brillantes et de manœuvres soigneusement planifiées.
Les Américains débutèrent avec la mêlée anglaise, tapant la balle au pied, et se poussant et se bousculant pendant une saison, jusqu’à ce qu’on découvre qu’une option de jeu très intelligente était de laisser les adversaires taper dans la balle - en fait, laisser une ouverture au moment approprié où la balle arriverait, et un homme à quelques mètres derrière cette ouverture pourrait toujours prendre la balle et faire la passe tandis que les hommes qui l’avaient poussée au pied étaient encore empêtrés dans la mêlée. Très vite après cela, personne ne tenait à pousser la balle en avant, et les avants commencèrent à faire rouler la balle sur le côté le long des lignes. Puis, presque immédiatement, on trouva qu’un homme pouvait passer la balle en arrière du bout du pied, et la méthode de remise américaine fut installée.
- 1874 - Harvard vs. McGill
- Le premier match interuniversitaire
selon les règles de football façon « Rugby ».
voir : Harvard vs. McGill football game (en anglais).
Au début, le jeu était grossier à l’extrême, mais même à ses premiers stades, il s’est avéré nettement plus satisfaisant pour le joueur et le spectateur que les coups de pied et les bousculades qui marquaient la méthode anglaise.
Ce n’était pas le même joueur qui envoyait la balle comme cela se fait maintenant, mais n’importe lequel des avants à l’occasion. Les hommes ne conservaient pas leurs positions relatives dans la ligne, et n’importe lequel des joueurs derrière la ligne pouvait jouer comme quarter-back. Cependant, une telle situation ne pouvait pas durer longtemps car la rivalité inter-universitaire poussait à tendre vers la perfection du jeu, et ainsi les positions du centre-rush ou snap-back devinrent les plus distinctives sur le terrain. Le centre-rush à cette époque était plus choisi pour son agilité, chose étrange à dire, que pour son poids et sa force ; mais pour le cas où c’était un homme léger, il était toujours flanqué de deux gardes lourds. Le jeu sur une saison a convaincu tous les capitaines que la section centrale de la ligne avant devait être lourde, et si des poids légers devaient être utilisés parmi les avants, ils devraient être vers les ailes.
Le quarter-back fut, dès le début, une position pour laquelle un homme petit pouvait être utilisé avec grand avantage. Les half-backs (demis) et les backs (arrières) ont généralement été des hommes rapides couplés à des compétences de frappe de balle.
Le nombre initialement adopté pour les matches dans ce pays était onze de chaque côté. Selon l’idée stupide que cela augmenterait l’habileté affichée, ce nombre fut passé à quinze, bien que les Anglais aient bougé dans l’autre direction en réduisant leurs nombres de vingt à quinze. Un ou deux ans à quinze par côté suffit à ramener les joueurs américains à onze, et depuis le nombre est resté.
- 1876 - Yale
- Première équipe de rugby de Yale.
George Clark, Charles Camp, William Hatch, Walter Camp, Rudolph Wurtz, William Taylor.
Davis, William Downer, Nathaniel Walker, Eugene Baker, Walter Biglow, O.D. Thompson, Morse.
Dans les premiers jours de ce sport, alors que les joueurs étaient individuellement courageux, le système de jeu employé était timoré ; c’est-à-dire que les tacticiens étaient tellement occupés à étudier la défense - comment protéger le but - que l’attaque était faible. Le résultat direct de cela était de placer trop peu d’hommes dans la ligne d’avants et trop derrière elle. Si aujourd’hui nous devions revenir à quinze, il y a peu de doute que nous en jetterions onze dans la ligne d’affrontement, et même parfois douze. Nous nous rendons compte maintenant que la meilleure défense ne consiste pas à planifier comment arrêter un homme après qu’il ait obtenu un bon départ vers le but, mais en jetant toute la force disponible contre lui avant qu’il ne puisse se libérer de la ligne d’avants. La seule façon de vaincre efficacement cette défense agressive est de donner des coups de pied habiles. Il est possible avec de très bons kickers de jeter le désordre dans une équipe jouant de cette manière par des coups de pied bien placés et longs, suivis le plus rapidement possible ; mais il faut du nerf et une infaillible précision d’objectif et de jugement.
Il y a seulement quelques années, il a fallu beaucoup d’arguments pour convaincre un capitaine qu’il pouvait envoyer en toute sécurité la moitié de ses hommes dans la ligne d’avants lorsque ses adversaires avaient la balle ; mais il faudra de meilleurs coups de pied que ce qui est montré dans la plupart des matches de championnat pour effrayer ce half-back qui est maintenant hors de la ligne. Même le quarter avait l’habitude de se rabattre parmi les demis pour les aider plutôt que les avants.
La tendance des deux dernières années a été de diminuer le nombre d’hommes laissés en réserve, derrière la ligne, et d’augmenter ainsi la force écrasante par laquelle les avants peuvent contrôler le coureur ou le botteur avant que son jeu ne puisse être exécuté.
Si les Anglais adoptaient une sortie pour leur mêlée, rendant le jeu aussi direct que le nôtre, leurs hommes graviteraient sur la ligne d’avant aussi rapidement que nos joueurs.
Après la différence dans la sortie de balle en mêlée entre notre jeu et celui des Britanniques se trouve un développement beaucoup plus récent, que nous appelons interference. C’est l’assistance donnée à un coureur par un ou plusieurs compagnons qui vont devant lui et lui frayent un chemin ou chargent à l’épaule les plaqueurs potentiels. Ceci, pour l’Anglais, serait le genre le plus détestable de jeu hors-jeu, et non toléré un instant sur n’importe quel terrain au Royaume-Uni.
Même dans ce cas, les Américains ne se sont pas soudainement précipités, mais ils sont intervenus peu à peu, jusqu’à ce qu’il soit nécessaire de faire l’une des deux choses : soit légaliser ce qui était tacitement accepté, soit le pénaliser lourdement. Au final, ce fut légalisé. Avec cette concession, cependant, il y eu une certaine condition qui permit la confiance dans cette nouvelle règle.
Pour comprendre à quel point cet état de choses est arrivé, il faut savoir que, dans la tentative de bloquer les adversaires quand le quarter-back recevait et passait la balle, les avants prenaient l’habitude d’étendre leurs bras horizontalement à partir de l’épaule, chaque homme pouvant couvrir plus d’espace par cette méthode. Pendant un certain nombre d’années, cela se passa sans dommage pour le jeu, mais au bout d’un certain temps, il y eut plus ou moins de plaintes de tenus dans la ligne, et il fut décidé qu’un homme ne devait pas changer de position après que le ballon fut sorti, ni mettre les bras autour d’un adversaire à ce moment-là. Malheureusement, l’arbitre (car à cette époque du jeu il n’y avait pas d’arbitre assistant) ne pouvait pas à la fois regarder le ballon et les joueurs avec suffisamment de soin pour faire respecter cette décision, et les joueurs s’en agaçaient. C’est toujours le cas lorsqu’une règle n’est pas appliquée sans broncher, quelle qu’en soit la cause : les deux camps en souffrent et la tendance est toujours à l’invention d’infractions supplémentaires. L’infraction supplémentaire dans ce cas était même pire que ce qui aurait pu être prévu ; car, non content de simplement bloquer ou même tenir un adversaire jusqu’à ce que le quarter ait passé la balle en toute sécurité, les joueurs de la ligne avant ont vu une occasion de faire un pas de plus et ont commencé à s’emparer d’un adversaire longtemps après que la balle ait été jouée, et le traîner hors du chemin du half-back qui courait. Dans l’épaisseur de la ligne de d’affrontement, cela était souvent possible sans risque d’être vu par l’arbitre ; et, enhardis par des succès de ce genre, les hommes tendaient la main même côté ouvert, et traînaient un plaqueur qui se débattait au moment où il allait poser les mains sur le coureur. C’est cet état de choses qui a soulevé la question : « Jusqu’à quel point un camarade pouvait-il aider le coureur ? »
Les législateurs du football américain ont répondu à cette question de manière satisfaisante, après de longues discussions, en déterminant que le coureur pouvait être aidé dans une certaine mesure, à condition que l’assistant n’utilise pas ses mains ou ses bras pour effectuer ce travail. Le premier résultat a été d’abaisser les bras des avants quand ils étaient dans l’alignement, et, malgré certains présages, cela s’est avéré être un avantage pour le jeu. Le deuxième résultat a été de perfectionner un système d’encadrement d’un coureur par des compagnons qui forment parfois une barrière infranchissable aux plaqueurs potentiels.
Dans le même temps, en mentionnant la solution de ce problème, il faut aussi attirer l’attention sur une menace qui planait sur le football américain beaucoup plus sérieusement ; et cela, aussi, à une époque où le jeu n’était en aucun cas aussi fort en années ou en popularité que lorsque cette difficulté surgit plus tard. Je me réfère au « jeu de blocs ». Cette méthode de jeu, qui consistait en une succession de downs (phase de jeu) sans avancée et sans laisser aucune chance aux adversaires d’obtenir la possession du ballon, permettait à une équipe faible d’éviter la défaite. L’objet entier du match était donc frustré, le jeu ne donnant aucun résultat.
Pour faire face à cette difficulté, une règle fut introduite, obligeant un camp à faire avancer la balle de cinq yards ou à reculer avec de dix yards au bout de trois downs. Si cette avance ou cette retraite n’étaient pas accomplies, le ballon allait immédiatement en possession des adversaires. Jamais une règle dans un sport n’a donné lieu à une réforme aussi immédiate et aussi satisfaisante que cette règle des cinq yards.
Au cours des dernières années, il n’y a pas eu de changement important dans la conduite du jeu américain ni dans les règles. En dehors des points de différence mentionnés ci-dessus avec le jeu anglais, il n’y a que celle des méthodes d’application des règles et de détermination des différences. Les Anglais ont un arbitre et deux arbitres assistants, bien que les arbitres assistants soient parfois remplacés par des juges de touche. Les arbitres assistants agissent, comme les juges de notre jeu d’il y a dix ans, en surveillant leurs côtés respectifs, et c’est ce placement qui les amène à tomber en disgrâce exactement comme nos juges le firent ici. Les juges de touche observent simplement les lignes sur le terrain et décident quand et où la balle passe en touche. Dans les cas qui les concernent, l’arbitre rend toutes les décisions sur la demande des capitaines. Dans notre méthode, il y a une répartition des tâches, mais selon des lignes différentes. Nos deux officiels, l’arbitre assistant et l’arbitre, ont leurs champs d’intervention respectifs, le premier jugeant de la conduite des joueurs pour les hors-jeu et autres fautes, tandis que le second détermine les questions concernant le moment où le ballon est tenu ou va en touche, également si un but est botté ou non. En règle générale, l’arbitre assistant est juge pour les joueurs et l’arbitre pour le ballon.
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- 1894 - Vmi vs. Hokies
- A Staunton en Virginie,
Virginia Military Inst. contre Virginia Tech. « Hokies ».
UN CHAPITRE POUR LES SPECTATEURS
Pour ceux qui n’ont jamais joué au football, mais qui ont la chance d’ouvrir les pages de ce livre, une brève explication des divisions et des devoirs des joueurs ne sera pas hors de propos. Pour ceux-ci, ce chapitre est ajouté.
Le jeu est joué par deux équipes de onze hommes chacune, sur un terrain de 330 pieds de long et de 160 pieds de large, à chaque extrémité duquel se trouvent des poteaux de but avec une barre transversale.
La balle, qui est comme un gros œuf en cuir, est placée au centre de ce champ, et chaque équipe essaye de la conduire dans la direction de la ligne de but de l’adversaire, où tout les points doivent être marqués. Les buts et les touch-downs sont les seuls points qui comptent, et ceux-ci peuvent être faits comme suit :
Un but peut être obtenu en donnant un coup de pied dans le ballon de n’importe quelle façon, à l’exception d’un punt (un coup de pied particulier donné par un joueur avant que la balle ne touche le sol) au-dessus de la barre transversale du but de l’adversaire. Un touch-down est obtenu en touchant la balle au sol derrière la ligne du but. Donc, dans les deux cas, la balle doit traverser la fin du terrain d’une manière ou d’une autre pour marquer un point. Le seul objet de toutes les luttes qui se déroulent sur le terrain est donc de faire avancer la balle dans une position telle qu’un scoring soit possible. Une bonne compréhension de cette idée simplifie grandement les choses pour le spectateur occasionnel.
L’objet des lignes blanches qui traversent le terrain tous les cinq yards est simplement d’aider l’arbitre à déterminer à quelle distance la balle se déplace à chaque fois ; car il y a une règle qui stipule qu’une équipe doit avancer la balle de cinq yards en trois tentatives ou reculer avec elle de vingt. S’ils ne réussissent pas à le faire, l’autre camp prend possession de la balle et, à son tour, essaie de la faire avancer.
Il y a certaines règles qui gouvernent les méthodes de faire ces avancées, dont la violation constitue ce qu’on appelle une faute, et entraîne une pénalité contre le camp qui le fait.
N’importe quel joueur peut courir avec la balle ou la botter si, quand il la reçoit, il est « en jeu » - c’est-à-dire entre la balle et sa propre ligne de but. Il ne peut pas prendre la balle s’il est « hors-jeu », c’est-à-dire entre la balle et la ligne de but de son adversaire, jusqu’à ce qu’un adversaire ait touché la balle.
Chaque fois qu’un joueur qui court avec la balle est tenu, il doit crier « down », et un homme de son camp place alors la balle sur le sol et l’envoie en arrière. Cela la met en jeu, et cela s’appelle une mêlée, et cette mêlée est la caractéristique la plus récurrente du jeu.
Pour faire avancer le ballon ou repousser l’attaque des adversaires, il est avisé pour un capitaine de séparer ses onze hommes en deux divisions générales : les avants et les arrières. Les avants, qui sont au nombre de sept, sont habituellement appelés des rushers, et ils font pratiquement une ligne droite à travers le terrain lorsque la balle est mise en jeu sur un down. Derrière eux se trouve le quarter-back, qui fait passer le ballon à l’un ou l’autre des joueurs, alors que juste derrière lui se trouvent les deux half-backs et le back, formant généralement comme un triangle, avec le dernier nommé le plus proche du but que défend son équipe.
Les définitions suivantes aideront également le spectateur à comprendre de nombreuses expressions utilisées par les adeptes du sport :
Un « drop-kick » est fait en laissant tomber la balle des mains et en la frappant à l’instant même où elle rebondit.
Un « place-kick » est effectué en donnant un coup de pied dans la balle après qu’elle ait été placée sur le sol.
Un « punt » est fait en laissant la balle tomber des mains et en la frappant avant qu’elle ne touche le sol.
« Kick-off » est un « place-kick » du centre du terrain.
« Kick-out » est un « drop-kick » ou un « place-kick » de la part d’un joueur du camp qui a touché le ballon dans son propre but, ou dans l’en-but duquel la balle est passée.
En touche signifie hors limites.
Un « fair » c’est mettre la balle en jeu, à partir de la touche.
Une faute est une violation d’une règle.
Un « touch-down » est réalisé lorsque la balle est portée, bottée ou passée à travers la ligne de but et maintenue là, dans le but ou l’en-but.
Une « safety » est faite quand un joueur, gardant son but, reçoit la balle d’un joueur de son propre camp et la touche derrière sa ligne de but, ou la porte en travers de sa propre ligne de but et l’aplatit, ou met la balle dans son propre en-but.
Un « touch-back » est effectué lorsqu’un joueur touche la balle au sol derrière son propre but, l’impulsion qui a envoyé la balle à travers la ligne ayant été reçue d’un adversaire.
Un « fair catch » est une prise faite directement à partir d’un coup de pied par l’un des adversaires, à condition que le receveur fasse une marque avec son talon à l’endroit où il a fait la prise.
« Interference » est le fait d’utiliser les mains ou les bras d’une manière ou d’une autre pour gêner ou retenir un joueur qui n’a pas le ballon.
La pénalité pour les fautes et la violation des règles, sauf indication contraire, est un « down » pour l’autre camp ; ou, si le camp faisant la faute n’a pas la balle, cinq yards aux adversaires.
Ce qui suit est la valeur de chaque point de marque :
- But obtenu par « touch-down », 6
- But sur coup de pied de champ, 5
- « Touch-down » manquant le but, 4
- « Safety » par des adversaires, 2
Les règles qui portent le plus directement sur le jeu sont :
Le temps d’une partie est d’une heure et demie, chaque camp jouant quarante-cinq minutes dans chaque camp. Il y a dix minutes d’interruption entre les deux mi-temps, et le jeu est décidé par le score de chaque mi-temps.
Le ballon est botté au début de chaque mi-temps ; et chaque fois qu’un but a été obtenu, le camp qui l’a concédé doit donner le coup d’envoi.
Un joueur peut lancer ou passer la balle dans n’importe quelle direction sauf vers le but de l’adversaire. Si la balle est frappée ou projetée en avant, elle doit rester sur place pour les adversaires.
Si un joueur ayant la balle est plaqué et que la balle est tenue fermement, l’homme attaquant doit crier « held », celui qui est ainsi plaqué doit crier « down », et un joueur de son camp met la balle au sol pour une mêlée. Si, au bout de trois fairs et downs, à moins que la balle ne traverse la ligne de but, une équipe n’a pas avancé la balle de cinq yards ou ne l’a pas fait reculer de vingt yards, elle reviendra à cette place aux adversaires lors du quatrième.
Si la balle va en touche, qu’elle soit en retrait ou non, un joueur du camp qui l’a mise en touche doit la ramener à l’endroit où la ligne a été franchie, et là soit pose la balle dans le champ de jeu, soit la touche avec les deux mains, perpendiculairement à la ligne de touche, puis court avec, la botte ou la passe en arrière ; ou la lance perpendiculairement à la ligne de touche ; ou parcourt avec la balle, à angle droit avec la ligne de touche, n’importe quelle distance entre cinq et quinze yards, et là, la pose.
Un camp qui a réussi un touch-down dans le but de son adversaire se doit d’essayer un tir au but.