Le club de Lagny (Seine-et-Marne [1]) célèbre cette année un âge respectable de 102 ans, qu’il aurait pu ne pas atteindre. Il a manqué de rester à la porte très fermée des associations centenaires. Pour une affaire de fusion ratée. C’était en 2001, Lagny ne parvenait pas à passer la frontière de la Fédérale 3 et Meaux stagnait en Fédérale 2 : les deux clubs avaient alors signé une union. Lagny n’existait plus, en tant que tel, et ne vivait que par son école de rugby indépendante. Et puis patatras ! le mariage n’a pas fonctionné et les clubs se sont séparés trois ans plus tard. Avec pertes et fracas.
À Lagny, la plupart des joueurs n’avaient pas accepté cette entente et s’étaient éparpillés entre le Val d’Europe et les clubs alentours. Quand la séparation a été prononcée officiellement, Lagny n’avait plus d’équipe seniors. Et lorsque quelques nostalgiques, emmenés à l’époque par le président de la renaissance Lionel Farcy, se sont lancés dans l’aventure de la reconstruction, il ne subsistait au club que cinquante enfants à l’école de rugby, où l’équipe minime n’existait même plus. C’était en 2004.
Cinq ans plus tard, Lagny se dresse en Honneur et vient d’entamer son championnat par deux succès qui l’ont placé en tête de poule. Trois montées ont été glanées en cinq ans d’efforts. Le club est aujourd’hui constitué par trois cent cinquante licenciés et cinquante bénévoles. Surtout, pour la première fois depuis la relance, Lagny s’est auto-alimenté.
Objectif : Fédérale 3
Onze juniors de son équipe Balandrade sont montés en seniors à l’intersaison. Le club est entré dans l’ère de sa grande indépendance. De nouveaux locaux ont été investis, une salle de musculation a été rénovée, une équipe médicale (médecin et kinésithérapeute) a été montée et deux sites Internet ont été créés. C’est le grand luxe. Ou presque.
En cinq ans, cette petite association souffreteuse s’est muée en club mature. Avec l’ambition de retrouver le lustre d’antan. « Nous voulons revenir en Fédérale 3, assume le président Laurent Zimmermann. Nous ne savons pas quand mais nous nous y employons. » Samedi 24 octobre dernier, au Stade de France, le club a paradé en tête du traditionnel défilé de toutes les écoles de rugby franciliennes, organisé par Max Guazzini à l’occasion du dernier match joué par le Stade français contre Perpignan. Il fallait y voir le signe d’une convalescence officiellement achevée.