Comment tu es venu au rugby ?
Par un copain vers 1960. Je lui ai demandé ce qu’il faisait l’après-midi, il m’a dit « je vais au rugby ». J’ai répondu « Ah bon ? Il y a du rugby ici ? »
Du coup j’y suis allé, ça m’a plu et j’y suis resté. Je devais avoir 16 ou 17 ans. J’habitais à Thorigny. On s’entraînait une fois par semaine à Pomponne, au stade des Arcades, le samedi après-midi sous la direction de Pierre DEFLANDRE et François GAILLAT. A l’époque, le président s’appelait GIRAUD, directeur des Blanchisseries de Pantin. Il y avait également M. MARIE, un « ancien », qui tenait un bistrot à Lagny.
Quand l’équipe de jeunes a été formée, il y avait entre autres Guy Blond, venu de l’aviron, les frères AUZIAS, les fils du médecin d’Annette (dont l’un fut lui-même médecin), CREY, SCHNEIDER, TROIS-VALETS. Tous ces jeunes ont commencé avec moi.
Le premier match que j’ai fait, c’était contre Coulommiers : on courrait après tout le monde, on plaquait tout le monde. On avait aucune consigne de jeu collectif. On apprenait. Samedi après midi entrainement, match le dimanche. Parfois on devait tondre et tracer le terrain avec DEFLANDRE pour le match seniors du lendemain.
Quand on faisait les déplacements, c’était M. GIRAUD qui nous emmenait dans sa voiture avec d’autres.
Tu as joué combien de temps au club ?
J’ai commencé vers 1960. J’ai eu une interruption de 2 ans vers 1976-77 quand je suis parti jouer à Pontault-Combault suite à un différent avec GENESTE. A l’époque je jouait un peu à tous les postes : talonneur, 3/4 aile ou arrière. J’ai jamais joué 2e ligne, je ne sais pas pourquoi (grand sourire - Claude mesure 1m61... ndlr). Mon dernier match, je l’ai fait comme 3/4 aile à Meaux en juin 1985, un samedi pour « L’Eclat Pastis 51 ». On était arrivé jusqu’en finale. Il y avait en jeu un magnifique bélier d’entraînement.
Le lendemain, les gars jouaient une demi-finale de championnat de France à Louhans contre Montréal-sur-Aude. Finale perdue 3-0... Ils avaient sans doute laissé trop de « jus »... BESANA s’était d’ailleurs ouvert le cuir chevelu la veille et avait du joué avec un bandage sur la tête.
Quel est ton meilleur souvenir à Lagny ?
J’en ai plein... J’adorais jouer au rugby. Un jour, j’ai fait 3 matchs dans la même journée. Un de mes meilleurs souvenirs, c’est en tant que supporter, en 1999 alors que je ne jouait plus. Pour un match de montée en Nationale 2 perdu de deux points contre Lille UC.
Alors que Lagny mène d’un point, l’arbitre fait jouer des prolongations interminables et siffle une pénalité à 35m pour Lille à la 89e minute... Le titre de « La Marne » de l’époque : « Pourquoi siffles-tu si tard ? ». L’arbitre a du rejoindre les vestiaires sous haute protection avec Balou qui voulait en découdre... C’est mon meilleur souvenir : j’ai trouvé que les gars avaient fait un match extraordinaire mais ils se sont fait b... par cette décision.
As-tu été dirigeant à l’ASL ?
Bien sûr. J’ai entraîné les juniors et même la première en 1982 alors que le nouvel entraineur venait de décéder. J’habitais à l’époque à Jouy-le-Châtel, cela a duré pendant 2/3 mois avec Gilles Savouret le temps de retrouver un entraîneur.
Et maintenant, tu continues à entraîner ?
Non c’est terminé. Dernier truc que j’ai fait c’est soigneur pour l’équipe de Villeréal (Périgord-Agenais), mais j’ai arrêté.
Je suis parti m’installer là-bas en 1998. A l’époque, personne ne s’occupait des gamins. J’ai donc été passer mon 1er degré à Agen et j’ai entraîné les minimes. Il y en a quelques uns qui jouent encore à Villeréal. D’autres sont partis ailleurs comme VIVALDA à Colomiers avec SKRELA puis à l’USAP. Mais je reste dans l’univers du rugby, je vais voir les matchs.
Comment juges-tu l’évolution du rugby, depuis que tu as arrêté ?
Je ne suis plus aussi passionné qu’avant. Il y avait plus de créativité. Maintenant, cela ressemble plus au XIII. Même au niveau régional. Les jeunes suivent l’exemple des aînés. Ils veulent jouer comme les grands.
On a maintenant des défenses avancées. Des choses ont disparues comme les petits coups de pied par dessus, les coups de pied de recentrage. Cela n’existe plus. Les mecs essaient de passer en force, d’homme à homme. Cela n’a plus la même saveur. C’était plus jouissif de prendre un adversaire à contre-pied et de le passer. Maintenant c’est pratiquement impossible. Certains le font encore mais c’est rare.
Je me rappelle de PONRAMON, un joueur de Lagny. Il mettait dans le vent qui il voulait sur 5m2... Moi, j’ai jamais pu le prendre... et je ne suis pas le seul. Il avait un don pour ça. Les mecs disaient : « il a rien à faire dans une équipe comme Lagny ». Il avait un coup de pied formidable en plus, long et puissant.
Un autre bon joueur aussi à Lagny, c’était Gilles Thuault. Pour moi, il fait partie, avec Bibi, des gars qui ont fait avancer le club. Gilles était un de mes « élèves » quand j’ai joué à Pontault. Pour plaisanter, il me considérait comme son « père spirituel ». J’ai réussi à le faire venir à Lagny.
Un conseil à donner au jeunes de l’ASL ?
Ayez déjà l’amour du maillot, du club. C’est primordial. Ensuite, chacun joue avec ses moyens mais donnez le maximum à l’entraînement et sur le terrain. Il faut ressortir du terrain fatigué, pas avec le sourire...
- 1970 - Equipe Première
- De gauche à droite, debout : Michel VIAU, MARCOUX (à confirmer), Guy BLOND, Christian RABOUIN, PHILIPPE, Yvon DUMONT, Pierre RIBERA, Joseph FAJAL.
Accroupis : Pierre CHARASSIER, Guy BAUTISTA (Peponne), DUFRESNES , Gilbert GENESTE, Gilbert PONRAMON, Claude CLAVERIE (P’tit Claude), Guy LIMOGES